vendredi 17 octobre 2014

Les collectivités au centre du débat










Il vaudrait mieux parfois ne pas écouter la radio, ni regarder la télévision.

Ces derniers jours, la fonction publique territoriale (FPT) était au centre des critiques, accusée d'être la cause des déficits, de dépenser à tort et à travers... La solution toute trouvée étant, bien entendu, de réduire le nombre de fonctionnaires et de limiter les investissements. Lorsque j'écoute ces personnes, dont certaines sont de "hauts" fonctionnaires, je perçois rapidement qu'elles ne savent absolument pas de quoi est fait concrètement le quotidien d'une collectivité locale (surtout des petites collectivités). Les propos restent généraux et les solutions, vaguement réalistes, tenant plus de l'incantation que d'une réelle réflexion. Si l'on accepte le fait de réduire le nombre de fonctionnaires (pourquoi pas), il faut d'abord, et avant toute chose, mettre en place les conditions propices à cette réduction. Autrement dit, faire en sorte que le travail demandé puisse être fait avec moins de personnel, sans considérer à priori que le travail actuel est fait en sureffectif. Mais cette idée -globalement fausse- est tellement ancrée chez certains qu'elle constitue le socle de toute leur réflexion. Et lorsque l'on part d'une idée fausse, on arrive rarement aux bonnes solutions.Il y a certainement des collectivités où le sureffectif est réel. Il faudrait s'interroger sur ce qui a conduit à cette situation : clientélisme ou mauvaise gestion des effectifs, et bien d'autres causes certainement, dont certaines seraient légitimes et d'autres non. Même si une rationalisation des procédures, doublée d'une mutualisation des ressources humaines et techniques, accompagnée par une révolution technologique, permet de réduire de manière sensible le nombre de personnes nécessaires à l'exécution d'un travail, elle ne permet pas pour autant de réduire le nombre de personnes travaillant dans la collectivité, en tous cas pas au même rythme et pas de manière soudaine. C'est donc un long travail de gestion prévisionnelle des effectifs qui doit débuter. Avec une condition de base : la stabilité des périmètres de compétences des collectivités et des niveaux géographiques sur lesquels celles-ci s'exercent.
Le débat sur le rôle des collectivités locales, et donc sur l'avenir de ceux qui y travaillent, mérite mieux que ces postures et pensées toutes faites.