lundi 17 septembre 2012

Recherche de candidat

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Lorsque l'on est, comme moi, en recherche active, on regarde avec beaucoup d'attention les articles ayant trait au marché du travail. C'est donc avec intérêt que je me suis penché sur le dossier intitulé "Ces offres d'emploi qui ne trouvent pas preneur" (1)
Entre ces fameux "emplois vacants" et ces incontournables "offres non pourvues", il doit bien se trouver quelques failles systémiques expliquant l'irrémédiable montée du chômage. En fait, tout est plus compliqué qu'il n'y paraît. Kafka n'est pas français, mais il a dû passer un peu de temps chez nous... Tout d'abord, il faut s'accorder sur les termes employés, nous dit Jean-Louis Zanda :
- les emplois vacants sont ceux qui, à un moment, donnent lieu à une recherche de candidats ;
- les offres non pourvues, ce sont les offres déposées à Pôle Emploi et n'ayant pas donné lieu à un recrutement (offre retirée).
Donc, un emploi vacant devient une offre non pourvue à partir du moment où l'entreprise ne trouve pas de candidat à sa convenance, ou qu'elle retire d'elle-même son offre. Dès lors, pour certains spécialistes, le taux d'offres ne trouvant pas "preneur" avoisine les 4%, ce qui peut sembler raisonnable. D'autant que l'échec du recrutement vient autant du recruteur que du recruté : pour l'un, la fâcheuse tendance à chercher un "clone" ou un "mouton à cinq pattes" ; pour l'autre, l'absence de mobilité ou de volonté de transférer ses compétences.
Que les "métiers en tension" recensés par Pôle Emploi soient ceux "dont les conditions de travail sont jugés les plus pénibles", n'est pas surprenant. Les horaires dits atypiques impliquent une organisation que tous les demandeurs d'emploi ne peuvent avoir (2) : une crèche acceptant les enfants jusqu'à 22 heures ou à partir de 5 heures, ou des transports en commun emmenant le salarié jusqu'à l'usine située à quelques kilomètres du dernier arrêt de bus, par exemple. Les filières manuelles, dont les conditions sont jugées difficiles (et le sont parfois, ou souvent, suivant que vous soyez optimiste ou pessimiste) ont été trop longtemps dénigrées pour attirer soudainement des candidats. Il y a là tout un travail à faire pour réévaluer ces filières et leurs métiers. 
Autre problème récurrent, la formation : celle des salariés, celle des demandeurs d'emploi, celle des étudiants même... D'ailleurs, est-il encore possible de (se) former ? Des offres pléthoriques, des mesures d'aide à la formation  complexes et changeantes, des métiers évoluant de plus en plus rapidement, et des salariés perdus : la question mérite d'être posée. Se former, oui, mais à quoi ? Au métier de demain... qui n'existera plus après-demain ?  Se constituer un portefeuille de compétences, plus que se former à un métier, constituerait une véritable révolution. A condition que les employeurs soient prêts à embaucher des salariés venant de secteurs différents du leur. Pour rester dans la formation, parlons du DIF. Le DIF est un droit, certes, mais pour qui ? Que les salariés prennent sur leur DIF pour faire des formations imposées, pardon proposées, par l'entreprise peut choquer celui qui pense que ce droit est de l'usage exclusif du salarié. Pourtant, la pratique est courante. Est-elle condamnable si elle permet de développer l'employabilité du salarié, si elle lui donne l'opportunité de trouver, demain, un poste chez un concurrent ? Ajoutons à ce tableau le fait que les aspirations des "jeunes" salariés semblent parfois rendre perplexe nombre de recruteurs, et nous comprendrons tous que le débat est loin d'être clos.

Au final, pas grand-chose de neuf  au pays des chercheurs d'emploi. L'article remet en perspective certains faits (le manque de moyens pour les conseillers, les incohérences des systèmes d'information de Pôle Emploi...), mais n'apporte pas réellement d'éléments nouveaux. Comme si, finalement, la question du chômage devenait un "marronnier" comme un autre pour la presse. Il est vrai que les grandes mesures sont à venir. Bon, en attendant, je signale à mes amis lecteurs que, tout chercheur d'emploi que je suis, je propose avant tout  mes compétences en ressources humaines : n'hésitez donc pas à me solliciter.



(1) Liaisons sociales n°134, sept. 2012, dossier "Ces offres d'emploi qui ne trouvent pas preneur", p 14 à 24.
(2) J'ai vu récemment une offre d'emploi pour un poste de chargé RH avec, précision importante, des "horaires d'équipes" : je me demande combien de candidatures l'entreprise a reçu.

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